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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 18:31

imagesCAASFAOB.jpgMe voilà enfermée dans la chambre pour le week-end ! Dans un mois je serai mariée, d'après mes parents. Ils ont fouillé mes sacs d'internat et d'école sans rien trouver ! Ils sont à la recherche d'éventuels préservatifs ou moyens de contraception, en vain. Mon agenda m'est confisqué : tout est rédigé en anglais et en allemand. Les injures pleuvent ! Ma grande soeur fait mine de ne rien comprendre, elle prétend ne plus pratiquer de langues étrangères au lycée.

Avant de quitter ma chambre, mon père me confirme une nouvelle fois que je serai mariée dans un mois !  Je n'y croyais pas mais je ne voyais pas d'autre solution à cette crise. Le week-end allait être long mais j'espèrais qu'il reviendrait sur sa décision. Je ne pouvais pas quitter l'école. Elève studieuse, mon père avait envisagé de me faire faire de longues études ! Et en plus, j'étais sa fille chérie ! Il ne pouvait pas me faire ça ! Je vais faire profil bas, ne pas répondre aux insultes de ma mère et peut-être que tout ira bien ! Râté ! Tout s'est enchaîné très vite, mon émancipation, la date du mariage fixée au 10 août (mairie et église), réservation du restaurant, les essayages de la robe de mariée...tout ceci en moins d'un mois et demi ! J'étais désemparée ! Personne pour m'aider : le maire et le curé n'ont même pas moufté alors qu'ils me connaissaient depuis ma tendre enfance. Plus tard, j'ai compris qu'ils me croyaient enceinte !

Un mois et demi enfermée dans ma chambre, sans contact ! J'ai échaffaudé toutes sortes de plans, mais j'y ai renoncés. Résignée, j'ai eu enfin le droit d'aller à la salle à manger. La vue de ma grande soeur, assise sur les genoux de ma mère me procura un sentiment de jalousie. Elles riaient ensemble. Ma mère me traitait de "putain" tout en caressant ses cheveux blonds. Elle ajouta qu'elle était contente que je dégage ! Mon coeur en saigne encore ! Je lui répondis d'une voix tremblottante, qu'après mon mariage, je ne remettrai plus les pieds dans cette maison ! Comme à son habitude, elle eut le dernier mot :  " je m'en fous et tant mieux! " Sur ce, je regagnais ma chambre en ravalant mes larmes. Rassembler toutes mes affaires pour ne plus revenir était devenu mon leitmotiv.

Allongée sur mon lit, je me remémorrais toutes les vacheries que ma génitrice m'avait faites pour couper définitivement nos liens : je me souviens en particulier de ce fameux dimanche, lorsque je n'avais que 13 ans. Au retour de l'église où j'étais soliste à la chorale, ma mère m'avait empoignée sans aucune raison et balancée sur le lit de la chambre d'amis. Elle avait remonté ma jupe et enlevé ma culotte sans ménagement. Je ne comprenais rien. D'une main ferme, elle avait écarté mes jambes et fouillait mon intimité avec ses doigts. "Mais arrête, maman, suppliais-je ! J'ai mes règles et tu me fais mal ! Elle ne disait mot. Je sentais ses doigts écarter mes petites lèvres et fouiller mon vagin. Je fermais mes yeux, la honte et la gêne m'envahissaient. Au bout de quelques minutes qui me parurent interminables, elle sortit de la pièce, les mains ensanglantées. Je me redressai avec difficulté cherchant à comprendre ce qui venait de m'arriver, quand, tout à coup, j'entendis des chuchotements derrière la porte. Ma mère discutait avec mon père. Toute tremblante, je me rhabillai et osai m'aventurer dans le couloir : mon père m'attendait, les sourcils froncés " Alors comme ça tu n'es plus vierge ? me demanda-t-il d'une voix grave. Je le fixai hébétée et craintive. Je sentis mes jambes défaillir et le sol se dérober sous moi. En moins d'une seconde, j'étais à ses genoux le suppliant de m'emmener chez notre médecin. Dans un ultime effort, je rattrappai sa main qui était sur le point de s'abattre sur moi ! Il fut tout surpris mais compris que j'étais sincère. " Alors si je t'emmène chez le docteur L., elle pourra vérifier ? s'enquit-il. "Oui, papa, tu sais, maman elle ne sait pas, mais le docteur, elle, elle saura et tu verras que je ne mens pas, rétorquai-je mes yeux fixés aux siens."

Mon père, pour la première fois de ma vie, me fit confiance et reposa sa main tranquillement le long de son corps. Je l'ai échappé belle ! Pourtant, rien dans mon comportement ne laissait supposer que j'aurais pu avoir des rapports sexuels. J'étais tellement naïve à cet âge-là et de plus, mes seules sorties étaient dominicales, avec mes parents de surcroît ! Quand je vous parlerai de mon père, vous comprendrez pourquoi j'ai remercié Dieu, ce jour-là !




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  • : Toutes les mamans, sans exception, méritent-elles vraiment qu'on leur souhaite une bonne fête ? Alors laissez-moi vous présenter la mienne et peut-être qu'après, vous changerez d'avis...J'ai toujours rêvé d'écrire un journal. Adolescente, je manquais cruellement d'intimité. Mes affaires étaient fouillées ! A présent, je suis libre d'étaler ma vie passée, sans censure !
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