Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 01:11
Partager cet article
Repost0
23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 15:26
Photos de la fête de la musique à Genève(2015)
Photos de la fête de la musique à Genève(2015)
Photos de la fête de la musique à Genève(2015)

Photos de la fête de la musique à Genève(2015)

On pourrait refaire le monde avec des "si " et éviter moult catastrophes ! C'est ce qui m'est arrivé à la fête de la musique au Parc des Bastions à Genève : et "si" je n'y étais pas allée, ce bébé vivrait-il encore ??

Me retrouver au milieu d'une foule immense à déambuler entre les badauds à la recherche d'un groupe de rock, ce n'est pas trop mon truc. Mais bon, je suis prête à quelques sacrifices pour faire plaisir à mon mari ! Que de monde agglutiné autour de ce podium ! De la musique plein les oreilles, les gens se balançaient au rythme des chansons quand mon regard fut attiré par une petite bouille blonde aux yeux bleus, assise face à moi dans sa poussette !

J'essayais tant bien que mal de m'immerger dans ce brouhaha musical mais j'étais toujours attirée par cette petite frimousse qui me fixait en rongeant une chips, avec ses 2 uniques petites quenottes. Sur le moment, je la trouvais bien jeune pour avoir accès à ce genre de nourriture pas très diététique ! J'aurais plutôt opté pour un biscuit spécial bébé, pensais-je quand tout à coup, la chips se brisa et un éclat vola sur son épaule. Je détournai la tête tentant de m'intéresser au spectacle mais rien n'y faisait. Je scrutais tous ces gens dodelinant de la tête aux rythmes endiablés des guitares électriques quand mon regard fut une nouvelle fois comme aimanté par ce bébé. Il faisait de drôles de grimaces en secouant sa tête de droite à gauche et essayait de vomir ! Je jetai un regard vers sa mère, mais elle ne pouvait pas le voir puisqu'il lui tournait le dos. Et encore moins l'entendre avec tout ce raffut ! Il essayait de tousser et je compris enfin qu'un bout de chips obstruait ses voies aériennes : il étouffait, il cherchait son air ! Ni une, ni deux, je me ruais sur la poussette en prévenant sa maman. Nos deux paires de mains fébriles s'unirent pour l'extirper de sa poussette et après quelques tapes dans le dos, il expulsa ce qui faisait barrage et se mit enfin à crier ! Comme une deuxième naissance ! Sa mère me sourit et me remercia brièvement car le petit hurlait : il devait avoir mal à la gorge. Je les ai suivis du regard jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans l'indifférence totale de cette foule !

The show must go on ! Après cet épisode, je me suis complètement laissée submerger par cette fête de la musique, jusqu'au bout de la nuit ! Mon entourage a été très étonné de me voir danser, un Caipirinha à la main ! C'était comme si, tout ce poids invisible qui m'empêchait de "vivre" cette soirée, avait disparu. Ce n'est que le lendemain que j'ai réalisé mon geste. Nous avions prévu depuis quelques semaines de nous rendre au concert gratuit des Frèro Delevega à Roanne. Le destin a voulu qu'on aille à Genève. Et "si" nous n'avions pas changé d'avis ? Mon mari m'a répondu : " Maintenant tu connais la raison de notre sortie au parc Des Bastions, il fallait que tu y sois ! "

Depuis, j'y repense, moi, l'anonyme qui ai sauvé ce bébé sans fanfare ni trompettes ! Comment cette maman aurait - elle pu accepter le décès de son bébé dans de telles circonstances. Comment faire son deuil avec toute cette culpabilité ? Cette mort qu'on déteste et qui nous élit sans prévenir . Celle-là même contre laquelle personne ne peut lutter et qu'on croit éviter avec des "si".......

Partager cet article
Repost0
18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 14:44
procédé en France
procédé en France

Je vous livre mon témoignage lors d'un remplacement de prothèses mammaires dans une clinique française suite au battage médiatique des prothèses PIP.

La mammographie effectuée pour vérifier mes implants, celle-ci révélait une petite fissure sans écoulement de silicone. Ce n'était pas des PIP mais le temps était venu de les changer. En discutant avec mon beau-frère lors d'un repas, celui-ci me proposa de le faire dans sa propre clinique à un prix avantageux. La famille, c'est fait pour ça ! m'avait--il dit à ce moment-là. J'avoue que j'étais heureuse d'entendre ces mots au bout de 17 ans ! Serait-il redevenu "humain"? De son côté, la clinique tunisienne m'avait également proposé un devis tout à fait raisonnable, avec hébergement en pension complète dans un hôtel 4 étoiles, accueil personnalisé à l'aéroport, transferts en taxi, 3 nuits en clinique, rendez-vous gratuits pré-op avec l'anesthésiste et post-op etc...

Finalement, j'ai opté pour la clinique de mon beau-frère : grand mal m'en a pris !

J'ai dû prendre 3 rendez-vous à un prix exorbitant dû au dépassement d'honoraire ( 2 avec le chirurgien et 1 avec l'anesthésiste )à 520 km de chez moi. Coût total, d'après Via Michelin, sans oublier le trajet pour le jour de l'opération :332,84 + 200 euros pour l'anesthésiste (prix négocié)+ les frais de chirurgie et les implants + les jours de congés perdus ! STOP ! J'aurais mieux fait de prendre l'avion pour la Tunisie !

Lors de mon rendez-vous avec le chirurgien, il s'est mis à dénigrer les patients en partance pour le tourisme médical en Tunisie. " Au moins là-bas, avais - je rétorqué, ils ne m'ont pas mis de prothèses PIP !" De surcroît, il n'était pas d'accord avec mon choix de ne pas vouloir de cicatrice en T retourné. La taille de mes implants lui posait également un problème . Mon beau-frère m'avait prévenue qu'il n'aimait pas les gros seins ! Depuis quand le chirurgien fait-il en fonction de ses goûts personnels ! J'ai toujours fait un 95 C avant d'avoir des enfants, il est où le problème ? J'insistais tellement qu'il finit par se ranger à mon avis en me précisant qu'il ferait tout son possible pour ne pas me "découper ".

Le jour J, j'arrivai à jeun à la clinique. Aucun accueil de la part de mon beau-frère ou de ma belle-soeur ! (ils travaillent pourtant tous les 2 là-bas !)

Aucune chambre ne m'était réservée (il n'y en avait pas de disponible pour l'instant) et j'ai dû faire un chèque avant même mon entrée (pour la télé etc...)Génial ! D'autant plus qu'il ne m'a même pas proposé de dormir chez lui la veille ! Lui qui a passé des semaines entières chez nous en Suisse et Haute-Savoie pour skier à l'œil ! J'aurais dû m'en douter : son seul Dieu c'est le fric. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi égoïste et égocentrique !

Enfin bref, l'opération s'était bien déroulée et je suis restée trop longtemps dans la salle de réveil. Ce n'était pas normal ! Branchée à une "machine", je sortais de mon état semi-comateux quand j'entendis des gens s'affairer autour de moi en chuchotant. Rien de rassurant. J'ouvrais les yeux de temps en temps pour essayer de comprendre ce qu'il se passait. J'avais froid et je grelottais. En Tunisie, il m'aurait recouverte d'une couverture chauffante ! Au bout de quelques heures une infirmière remarqua enfin mon état. Je l'entendais parler de problème de tension : elle était trop basse, vraiment trop basse...Les patients opérés après moi remontaient dans leur chambre et moi, je restais là : il y avait de quoi flipper. Au bout de plusieurs heures, l'anesthésiste s'inquiéta de me voir toujours ici. Les infirmières lui expliquèrent ce problème de tension. Il vérifia les prises et s'aperçut qu'elles ne fonctionnaient pas et me rebrancha sur un autre moniteur ! Oh miracle ! je n'étais plus mourante ! L'ordre de me remonter dans ma chambre fut accueilli avec un très grand soulagement !

Une chambre s'étant libérée, je pus l'occuper. Quand les infirmières m'apportèrent mes effets personnel, il se trouva que ce n'étaient pas les miennes ! Décidément, ils les accumulaient !

Le chirurgien, lors de sa visite, m'ôta les pansements et m'avoua qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de me faire une cicatrice en "T retourné". La taille de mes bonnets (90 C) l'avait obligé à m'enlever de la peau pour un galbe parfait, se justifia-t-il . "Pauvre type, tu comprends quoi quand je te dis que j'ai bientôt 50 ans et que je ne tiens pas à aller à la plage avec des seins d'une gamine de 16 ans ??? Là c'est de l'anachronisme délirant !! C'est ce que j'ai pensé mais pas osé dire : c'est délicat quand c'est la famille !

Le lendemain, bulletin de sortie en poche, je repris tant bien que mal la voiture pour rentrer chez moi . Seul mon mari a été stupéfait et triste de l'absence de visite de son frère à mon chevet. Bah moi, non ! J'avais bien cerné le gars : il y en a qui sont médecin par vocation et d'autres pour amasser un max de pognon ! 2 frères et 2 opposés ! En tout et pour tout, même en tant que patiente VIP, j'ai déboursé le double de ce que me proposait la Tunisie !

Depuis, pour être en harmonie avec mon corps, je mets rarement de soutien-gorge pour favoriser l'attraction terrestre !

Rendez-vous avec mon article - photos à l'appui - sur ma blépharoplastie des 4 paupières.

procédé en Tunisie

procédé en Tunisie

Partager cet article
Repost0
4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 15:39
redessine-moi mon corps !

redessine-moi mon corps !

Depuis mon adolescence j'ai vu mon corps et celui de ma sœur Lise évoluer différemment. Quand ma sœur enviait ma poitrine, moi, je la regardais se transformer en sylphide. Elle pouvait s'empiffrer de chocolat, de glaces et de bonbons sans prendre un seul gramme. Malgré la pratique de plusieurs sports, mon postérieur à la Ji-Lo et mon petit bidon rond me complexaient plus que de raison. Et hors de question pour moi de, ne serait-ce que passer devant une pâtisserie ! Ah Dame nature, tu ne m'as pas gâtée ! Tu l'as faite blonde, menue, jolie et...quelle classe ! Alors que moi, grande brune (et poilue bien sûr!) et surtout, charpentée comme une athlète ! Pour couronner le tout, ma mère criait haut et fort sa préférence pour elle, sa fille aînée, sa princesse ! Malheureusement, alors que Lise s'entraînait à la poutre, elle chuta méchamment et se fracassa le nez ! Un bec d'aigle apparut au fil des années !

Après mon mariage forcé, ma sœur partit avec son petit ami travailler en Suisse et je ne la revis que plusieurs années après. Quelle ne fut pas ma surprise de la revoir avec un si joli petit nez et une poitrine à faire pâlir les stars ! Elle n'avait plus rien à m'envier. A 23 ans, quatre grossesses avec des prises de poids de plus de 50 kg avaient eu raison de mon corps. Et de mon moral ! Car nous n'avions pas les mêmes moyens ! Rien que son budget fringues auraient amplement suffi à nourrir ma petite marmaille ! Alors imaginez ! Une chirurgie " réparatrice " ! Même pas en rêve pour ne pas me faire du mal !!

Je vous épargnerai mes " années divorce " (qui feront l'objet d'un autre récit ), mes années de galères et surtout mes années de régime où j'alternais entre boulimie et anorexie ! Passer de la taille 48 au 34 fillette sans dégât : le rêve ! Et ben non, car on a fait plus de 120 kg comme moi, le surplus de peau, à certains endroits, ne se résorbe pas si facilement ! Et mes seins, parlons-en de ce symbole de féminité ! Des vrais gants de toilette !

La peau sur les os, c'est moche et je faisais plus pitié qu'envie ! Après mon hospitalisation, j'ai repris un peu de poids que j'ai stabilisé !

12 ans ont passé. Je restais indifférente aux compliments. Et pour ne pas décevoir mes fans, jamais sur la plage et je ne prenais pas ma douche avec mes équipières-handballeuses !

A 35 ans, maman de 4 ados, je rencontre l'amour de ma vie ! Et comme je ne fais jamais les choses comme les autres, il a 10 ans de moins que moi et étudiant en médecine. Après son doctorat, pour échapper à l'emprise de sa mère qui voit d'un mauvais œil notre relation, nos pérégrinations nous emmènent successivement à Verdun et en Suisse. Mon rêve !! Bien sûr, mon chéri trouve mon corps parfait ! Mais je ne vais toujours pas à la plage !

Mon seul objectif : un job et du fric ! Beaucoup de fric car j'ai beaucoup de réparations en vue ! Les sites de chirurgie esthétique, c'est comme les sites de chaussures : il vous faut déjà une paire, tout de suite, et après, en regardant les pages, vous vous apercevez qu'il vous en faudra une autre, et encore une autre etc...

Mon choix s'est arrêté sur une augmentation mammaire. Pas de cicatrice, juste une découpe du mamelon avec insertion de la prothèse sous le muscle. Puis tant qu'à faire, une abdominoplastie pour un ventre de rêve ! Je vais pouvoir aller sur la plage ! En maillot de bain !

J'ai cumulé deux emplois pour m'offrir ce voyage en Tunisie ! Le hasard et la chance ont fait le reste ! Merci le casino ! J'ai bouffé " mon pain noir, à moi, le pain blanc" ! (les mots de mon papa !)

Jour J, arrivée à l'aéroport de Tunis en priant que l'avion ne tombe pas et que quelqu'un m'attende réellement ! Formalités douanières effectuées sauf un oubli, celui de déclarer les espèces ! Une petite pancarte apparaît au milieu de la foule avec mon nom. Une dame m'accueille et me prend en charge jusqu'à la clinique où, tour à tour, l'anesthésiste et le chirurgien me rendent visite pour la pré-op. Trop cool, les médecins? ça détend ! Je peux dormir avec les dessins au feutre, sur ma peau. La chambre avec télé, salle de bain, toilettes privées et sofa est spacieuse.

Au réveil, l'infirmière me prévient que mon opération est retardée. Je dois rester quand même à jeun. A 17 heures, le chirurgien apparaît et s'écroule de fatigue sur le sofa ! Il m'explique qu'ils ont travaillé à la chaîne, toute la journée et qu'ils ont pris du retard ! Sur le moment, je suis un peu angoissée en me disant " mais c'est quoi ce bins ? Je discute avec lui et lui propose de remettre ma chirurgie au lendemain si nécessaire ! Il a paru soulagé et m'a remercié en insistant sur le fait, que je passerai la première ! Il est resté un moment avec moi à discuter de tout et de rien !

Chose promise, chose due : à l'aube, je suis entrée au bloc la première. J'ai été heureuse de rouvrir les yeux sur des visages penchés sur moi. On prenait soin de moi comme je leur avais demandé : au réveil, post-op, je souffre du froid (à cause de ma très petite tension). La couverture chauffante était branchée. La première journée s'est bien passée. Le chirurgien est passé, mais vu mon état comateux, je n'avais qu'une envie : dormir ! Des chocolats et pâtisseries fines trônaient sur ma table de chevet.

J'étais emballée comme une momie, du cou aux cuisses ! Tout le monde vous parle de seins, mais personne de la douleur ! Punaise ! Même se laver les dents ou se coiffer est un calvaire ! J'ai le choix entre morphine ou paracétamol. J'opte pour le paracétamol, finalement, ma douleur était minime comparée à celle de mes accouchements sans péridurale !

Les bandages sont enfin enlevés. Ma poitrine me paraît énorme ! Passer d'un petit 80-85B à un 95 C ou D , y a un monde ! Petit moment de doute ! Le chirurgien m'explique que la prothèse va se mettre en place, se ramollir et se " fondre " dans le paysage. Ouf ! Par contre, le ventre extra-plat, nickel ! Je remarque un pansement au niveau de chaque haut de cuisse. Le chirurgien m'explique qu'il m'a fait un petit cadeau. Et quel cadeau !! Une liposuccion au niveau de la "petite culotte de cheval ". C'était dans mes futurs travaux ! Un cadeau pareil ! ça m'a changé la vie !

Il s'est justifié par ces mots : "Vous êtes tellement sympathique ! Et c'est la raison pour laquelle je vous ai fait ce geste pour harmoniser votre corps . Des seins galbés, un ventre plat, des cuisses parfaites ! Que demander de plus ?" Je suis restée 3 jours à la clinique puis direction l'hôtel où j'ai retrouvé mes compatriotes dans le même état que moi : convalescence en groupe.

Quelques jours plus tard, après une dernière consultation post-opératoire avec mon chirurgien, un taxi m'emmenait à l'aéroport, ordonnance et recommandations en poche. Tous les frais liés à mon déplacement ont été pris en charge par la clinique. J'y ai rencontré des gens merveilleux, autant le personnel médical que les chirurgiens ! J'y retourne dans quelques semaines, mais avant je vous raconterai le changement de prothèses dans une clinique française. Rien à voir : que des gens hautains et sans âme.

Pour la première fois, j'ai eu un immense plaisir en achetant un maillot de bain 2 pièces que j'ai inauguré au bord du Lac Léman ! A présent, mes seins sont moelleux et galbés. Je prends plaisir à bichonner mon ventre en faisant des abdos. Pour moi, c'est une deuxième naissance. Je ne suis plus envieuse des mannequins et surtout j'ai retrouvé la confiance en moi. Je suis redevenue une battante !

Partager cet article
Repost0
13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 19:21

imagesCACZFTTG     

 

 

 

Un jour de mois d'août, ma mère s'était décidée à repeindre la salle de bain en bleu ciel. Malheureusement, il vint à lui manquer de la peinture. Elle nous envoya, ma sœur et moi, chercher un autre pot au magasin. Lisa, mon aînée de deux ans était vêtue d'une petite robe de coton blanc . Le soleil et le vent jouaient avec ses cheveux blonds. Elle était frêle et la pâleur de sa peau lui donnait un air si fragile. Je l'admirais et l'enviais en même temps. Nous étions complètement différentes l'une de l'autre, aucun air de famille : ce qui me rendait perplexe. Moi, plutôt brune,grande et musclée laissait à penser que c'était moi l'aînée.

 

Le magasin était assez loin vu que nous habitions à l'extérieur du village, dans un quartier résidentiel. Les rues étaient désertes, les gens préférant rester au frais, chez eux.

 

Sur le chemin du retour, je proposai à ma sœur de passer par les remparts. Il est vrai que ce chemin était ombragé et surtout, aucun véhicule ne pouvait y circuler. Elle refusa et accéléra le pas. Arrivées au carrefour, entre l'église et la petite station d'essence, je lui proposai à nouveau de prendre le chemin de gauche. Mon intuition m'ordonnait de prendre cette direction, mais ma sœur ne voulait rien entendre. A cours d'arguments, je lui obéis.

 

Le garagiste était dans son jardin et nous le saluâmes en passant devant chez lui : mon père, ancien militaire, nous obligeait à être polies avec les gens du village,même avec ceux qu'on n'aimait pas. Rapatriés en France à la fin de la guerre d'Algérie, il travaillait désormais dans la sidérurgie et essayait tant bien que mal, d'oublier cet épisode tragique de son passé. Il était encore au lit car il récupérait de sa dernière nuit de travail.

 

Arrivées à la maison, nous marchions à pas de velours et chuchotions. Nous avions l'habitude de vivre au ralenti jusqu'au réveil de notre père. Gare à notre matricule si nous le réveillions !

 

Deux heures plus tard, quelqu'un tambourina violemment à notre porte. Notre mère affolée accourut et se trouva face au garagiste. Mon père, réveillé en sursaut, arriva aussi et s'enquit de tout ce raffut :

 

« Vos filles sont entrées chez moi et ont pris 50 francs dans ma caisse, pendant que j'étais dans le jardin ! hurlait-il en pointant son doigt accusateur vers mon père. Je les ai vues passer, elles m'ont même dit bonjour. Personne d'autre n'est passé entre-temps et quand je suis rentré pour servir un client, j'ai encaissé et le seul billet de 50 avait disparu ! Ça ne peut être personne d'autre que vos filles et si vous ne me les rendez pas, je vais à la gendarmerie, menaça-t-il ! »

 

Mon père faisait un effort insurmontable pour contrôler sa gêne, sa honte et sa colère. Il sortit un billet de 50 francs de son portefeuille et le lui tendit en se confondant en excuses.

 

Il ne voulait pas faire d'histoires comme il le disait souvent. Ne pas se faire remarquer et surtout que personne ne se plaigne de nous étaient les principaux points de notre ligne de conduite.

 

Notre père referma la porte et se retourna vers nous, les larmes aux yeux. Des larmes de colère... La porte se refermait sur nous, plus personne ne pouvait nous sauver à présent. La maison, notre maison qui était censée être l'endroit le plus sécurisant au monde allait devenir le lieu le plus dangereux de la planète !

 

Ce géant de 1m90, au regard noir nous attrapa par les cheveux et nous fit dévaler les escaliers menant au garage. J' étais tellement terrorisée que je ne sentais même pas mes genoux s'écorcher contre le sol cimenté. Nous avions l'air de deux poupées de chiffon dans ses poignes d'acier. Ma mère hurlait et essayait de le raisonner. Rien à faire, rien ne pouvait l'arrêter tellement il était dans une colère noire ! Il la repoussa, elle vacilla et se retrouva à terre. Il la menaça, elle se mit à pleurer craignant le pire et assista, impuissante à la scène de torture.

 

Nous nous retrouvâmes dans la cave où il entreprit de nous ligoter les mains avec un câble électrique et de nous suspendre comme des jambons, au tuyau du plafond. Les coups pleuvaient de toute part. Mais le plus terrible,à cause de mes mains entravées, c'est que je ne pouvais pas protéger mon visage. Je souffrais le martyre et les larmes qui coulaient brûlaient mes joues. Il répétait pour la énième fois la même question : qu 'avez-vous fait de l'argent ? C'est vrai qu' à cet époque, 50 francs représentait une certaine somme quand même ! C'était l'époque où on pouvait acheter des bonbons pour 5centimes soit 1000 bonbons ! Nous avions beau nié mais papa ne nous croyait pas. Nous l'implorions, rien n 'y faisait, au contraire, les coups pleuvaient de plus belle. Pas un seul centimètre carré de mon corps ne fut épargné. J'avais mal, trop mal ! Essoufflé, il s'arrêta et reposa la question. Mon corps endolori ne pouvait plus supporter d'autres coups. Ma sœur non plus d'ailleurs. Mon seul répit, c'était quand il frappait Lisa. Mais l'entendre pleurer, crier et se faire cogner m'étaient devenus insupportables. J'osai un regard vers elle et m'aperçus avec horreur que sa jolie robe blanche était tâchée de sang. Son visage était bouffi, tuméfié et son nez saignait.

 

« On a acheté des bonbons !criai-je ». Ses mots sortirent tout seuls de ma bouche. Comment avouer un truc qu'on n'avait pas fait ! Tout simplement sous la torture, pour que ça s'arrête enfin! Mentir était devenu la seule échappatoire. Comme de bien entendu, je dus préciser le nom de la boulangerie, à sa demande.

 

Il tourna les talons et remonta les escaliers. J'entendis des discussions étouffées et une porte claquer.

 

Lisa me reprocha d'avoir menti. D'une voix entrecoupée de sanglots, je la blâmai de ne pas m'avoir écoutée sur le choix du chemin. Si nous étions passées par les remparts, comme je l'avais suggéré, le garagiste ne nous aurait pas vues et nous n'en serions pas là ! C'était peut-être ce qu'avait fait le vrai voleur !

 

Mes bras s'ankylosaient sous l'effet de la tension, j'aurais aimé essuyer mon visage qui me picotait. Mes jambes tremblaient et la douleur s'amplifiait. L'attente de venait interminable. Je redoutais le retour de mon père.

 

Tout à coup, je perçus à nouveau son pas lourd et précipité dans les escaliers. Une masse sombre apparut dans l'encadrement de le porte. D'une voix tonitruante, il nous expliqua qu'il était allé vérifié ma version des faits, chez le boulanger.

 

Je blêmis et je compris que les supplices allaient reprendre de plus belle !

 

Les coups redoublaient de violence. Je hurlais de douleur quand ma sœur inventa cette histoire d'achat de glace. Rebelote, après vérification, il s'avérait que c'était encore un mensonge.

 

Double peine, en plus d'être des voleuses, nous étions des menteuses. A chaque entracte, nous nous efforcions de trouver un truc crédible. Ses retours étaient ponctués de volées de bois vert !

 

Au final, ma sœur trouva l'ingénieuse idée : elle avait perdu le billet.

 

Mon père épuisé par tant d'acharnement, remonta à l'étage non sans avoir promis de revenir. Elle essaya de lui faire admettre que, si ses filles ne parlaient pas après tout ce qu'il nous avait infligé, c'est que peut-être nous étions innocentes. Elle alla jusqu'à menacer de le quitter avant qu'il n'aille trop loin. Elle argumenta en lui rappelant son passé de prisonnier de guerre, lorsqu'il avait été torturé à la gégène.

 

La nuit tombait, je ne distinguais plus ma sœur dans la pénombre, je ne percevais que ses gémissements et reniflements. La peur au ventre, j'attendais la suite des événements.

 

C'est ma mère qui vint nous détacher. Elle nous accabla plus qu'elle nous réconfortait. Après un passage au gant de toilette humidifié, elle nous envoya au lit.

 

Ma nuit a été plus qu'agitée. Au réveil, je crus avoir été victime d'un mauvais cauchemar. Je fus vite rattrapée par la réalité. J'entendis à nouveau des cris stridents sortir du garage. Ma mère était partie chercher du pain. Je m'empressais de m'approcher de la porte. C'était Lisa ! Je n'osais imaginer son calvaire. Après ce serait mon tour ! Toute tremblante, je me risquai sur le seuil de la maison, cherchant ma mère du regard. Je l'aperçus au loin. Elle aussi, entendit les cris de ma sœur. Elle se mit à courir. Elle me bouscula au passage et dévala les marches du garage. Elle remonta avec Lisa. Moi, je me réfugiai dans ma chambre. Après les cris, les pleurs et les allées et venues de ma mère : le silence. Quelques instants plus tard, le klaxon d'une voiture se fit entendre.

 

Ma mère était partie avec ma sœur en taxi, me laissant seule avec mon père...

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 18:31

imagesCAASFAOB.jpgMe voilà enfermée dans la chambre pour le week-end ! Dans un mois je serai mariée, d'après mes parents. Ils ont fouillé mes sacs d'internat et d'école sans rien trouver ! Ils sont à la recherche d'éventuels préservatifs ou moyens de contraception, en vain. Mon agenda m'est confisqué : tout est rédigé en anglais et en allemand. Les injures pleuvent ! Ma grande soeur fait mine de ne rien comprendre, elle prétend ne plus pratiquer de langues étrangères au lycée.

Avant de quitter ma chambre, mon père me confirme une nouvelle fois que je serai mariée dans un mois !  Je n'y croyais pas mais je ne voyais pas d'autre solution à cette crise. Le week-end allait être long mais j'espèrais qu'il reviendrait sur sa décision. Je ne pouvais pas quitter l'école. Elève studieuse, mon père avait envisagé de me faire faire de longues études ! Et en plus, j'étais sa fille chérie ! Il ne pouvait pas me faire ça ! Je vais faire profil bas, ne pas répondre aux insultes de ma mère et peut-être que tout ira bien ! Râté ! Tout s'est enchaîné très vite, mon émancipation, la date du mariage fixée au 10 août (mairie et église), réservation du restaurant, les essayages de la robe de mariée...tout ceci en moins d'un mois et demi ! J'étais désemparée ! Personne pour m'aider : le maire et le curé n'ont même pas moufté alors qu'ils me connaissaient depuis ma tendre enfance. Plus tard, j'ai compris qu'ils me croyaient enceinte !

Un mois et demi enfermée dans ma chambre, sans contact ! J'ai échaffaudé toutes sortes de plans, mais j'y ai renoncés. Résignée, j'ai eu enfin le droit d'aller à la salle à manger. La vue de ma grande soeur, assise sur les genoux de ma mère me procura un sentiment de jalousie. Elles riaient ensemble. Ma mère me traitait de "putain" tout en caressant ses cheveux blonds. Elle ajouta qu'elle était contente que je dégage ! Mon coeur en saigne encore ! Je lui répondis d'une voix tremblottante, qu'après mon mariage, je ne remettrai plus les pieds dans cette maison ! Comme à son habitude, elle eut le dernier mot :  " je m'en fous et tant mieux! " Sur ce, je regagnais ma chambre en ravalant mes larmes. Rassembler toutes mes affaires pour ne plus revenir était devenu mon leitmotiv.

Allongée sur mon lit, je me remémorrais toutes les vacheries que ma génitrice m'avait faites pour couper définitivement nos liens : je me souviens en particulier de ce fameux dimanche, lorsque je n'avais que 13 ans. Au retour de l'église où j'étais soliste à la chorale, ma mère m'avait empoignée sans aucune raison et balancée sur le lit de la chambre d'amis. Elle avait remonté ma jupe et enlevé ma culotte sans ménagement. Je ne comprenais rien. D'une main ferme, elle avait écarté mes jambes et fouillait mon intimité avec ses doigts. "Mais arrête, maman, suppliais-je ! J'ai mes règles et tu me fais mal ! Elle ne disait mot. Je sentais ses doigts écarter mes petites lèvres et fouiller mon vagin. Je fermais mes yeux, la honte et la gêne m'envahissaient. Au bout de quelques minutes qui me parurent interminables, elle sortit de la pièce, les mains ensanglantées. Je me redressai avec difficulté cherchant à comprendre ce qui venait de m'arriver, quand, tout à coup, j'entendis des chuchotements derrière la porte. Ma mère discutait avec mon père. Toute tremblante, je me rhabillai et osai m'aventurer dans le couloir : mon père m'attendait, les sourcils froncés " Alors comme ça tu n'es plus vierge ? me demanda-t-il d'une voix grave. Je le fixai hébétée et craintive. Je sentis mes jambes défaillir et le sol se dérober sous moi. En moins d'une seconde, j'étais à ses genoux le suppliant de m'emmener chez notre médecin. Dans un ultime effort, je rattrappai sa main qui était sur le point de s'abattre sur moi ! Il fut tout surpris mais compris que j'étais sincère. " Alors si je t'emmène chez le docteur L., elle pourra vérifier ? s'enquit-il. "Oui, papa, tu sais, maman elle ne sait pas, mais le docteur, elle, elle saura et tu verras que je ne mens pas, rétorquai-je mes yeux fixés aux siens."

Mon père, pour la première fois de ma vie, me fit confiance et reposa sa main tranquillement le long de son corps. Je l'ai échappé belle ! Pourtant, rien dans mon comportement ne laissait supposer que j'aurais pu avoir des rapports sexuels. J'étais tellement naïve à cet âge-là et de plus, mes seules sorties étaient dominicales, avec mes parents de surcroît ! Quand je vous parlerai de mon père, vous comprendrez pourquoi j'ai remercié Dieu, ce jour-là !




Partager cet article
Repost0
22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 15:20

3041620991 1 3 Bg3j76LwMa mère hurlait dans la voiture, m'insultait et ordonnait à mon père de me renvoyer au bled. Il était grave et étrangement calme. Il fixait la route. Moi, assise à l'arrière, je me pinçai le bras : j'espèrais que tout ceci n'était qu'un cauchemar et que j'allais bientôt me réveiller. Râté ! C'était réel ! Affreusement réel ! Seulement onze kilomètres nous séparaient de la maison de Dany. Je ne pleurais pas et pourtant, j'étais terrorisée. Je n'arrivais même pas à réfléchir. Je me repassais en boucle, l'arrivée de mes parents dans la chambre d'hôtel. Mais surtout, ce qui m'inquiétait le plus, c'était la seule et unique gifle que mon père m'avait flanquée à son arrivée.
Il est vrai que depuis plus de deux ans, mon père ne me battait pratiquement plus, au contraire, il me protégeait de ma mère. Mais avant cela, c'était coups de bâton, de poings, de ceinturon, de pieds et j'en passe des vertes et des pas mûres ( je vous écrirai quelques-unes de mes mésaventures plus tard ). Les coups pleuvaient pour des petits riens alors vous pensez bien que la pauvre petite gifle qu'il m'a balancé n'était pas à la hauteur de ce que j'aurais pu imaginer en pareille circonstance.
Paralysée sur la banquette arrière, je ne bronchais pas et j'attendais résignée et craintive la suite des événements. Une grosse boule d'angoisse au fond de ma gorge m'empêchait de déglutir. Mes ongles s'enfonçaient dans la chair de mes bras alors que j'essayais de réfréner le tremblement spasmodique de mes jambes. Telle une condamnée à mort !
Mes parents se parlaient dans leur langue maternelle. Chose qu'ils ignoraient, c'est que je comprenais l'essentiel de ce qu'ils se disaient : ma mère voulait à tout prix se débarrasser de moi en me renvoyant au pays, chez ma grand-mère. Impossible, je n'étais plus vierge et surtout, pour rien au monde, mon père m'aurait infligé pareille torture. Pour lui, il était hors de question que je retourne dans le pays qui a assassiné son père. Le même pays qui l'a banni et confisqué tous ses biens.Ce qui me faisait le plus mal, c'était d'entendre ma mère me dénigrer et d'essayer de rallier mon père à sa funeste cause. Il en allait de ma vie tout de même. Elle n'éprouvait ni compassion, ni pitié pour moi, sa fille. Comment pouvait-elle me descendre de la sorte. Pourtant, combien de fois l'ai-je vue s'interposer entre mon père et mes frères et soeurs au risque de prendre des coups pour les défendre ? Il fallait me rendre à l'évidence, jamais elle ne l'avait fait pour moi et ce n'est pas aujourd'hui, qu'elle allait commencer. Bien au contraire, elle était du genre à mettre de l'huile sur le feu. Et surtout, souffler sur les braises pour ranimer la flamme !
Dans ses conditions, ces onze kilomètres me paraissaient interminables. Mais enfin nous arrivâmes chez Dany. Nous fûmes reçus par ses parents et le scandale éclata. Dany fut réveillé et mon père lui posa la question : " Que comptes-tu faire avec ma fille ! As-tu l'intention de l'épouser pour réparer ? "
Nous nous sommes regardés, ses yeux bleus étaient délavés et rougis par la fatigue et l'alcool. Il râcla sa gorge en passant ses doigts dans ses cheveux blonds ébouriffés et répondit "oui".
Je n'arrive plus à me souvenir du chemin du retour. Simplement arrivés à la maison, je fus envoyée dans ma chambre avec interdiction d'en sortir. J'entendais des bruits étouffés de conversations qui me parvenaient de la salle à manger. Toujours les mêmes jérémiades de ma mère et moi, de mon côté, je tendais le dos. Je m'attendais, ou plutôt, je craignais que mon père fasse irruption dans ma chambre et m'assène la volée de ma vie ! L'attente a été longue et, à l'heure actuelle, je me demande encore si je n'ai pas loupé un épisode !
Après la tempête, enfin le calme. Enfin un peu de répit ! Mon cerveau qui était en stand by allait pouvoir tourner à plein régime et me faire une synthèse de ma situation.
J'allais me marier ! C'est une blague ?! Et Dany qui acceptait en plus ! Merde, tout à coup je pensais à mon frère qui allait rentrer de l'internat. Il fallait à tout prix que je l'intercepte avant qu'il ne passe le seuil de la maison. Trop tard, mon père m'avait enfermée à clé. J'ai collé mon oreille à la porte et vers 19 heures, j'ai pu entendre la question fatidique : " Où est ta soeur ? " Sans se démonter et sûr de lui, il répondit : "elle arrive, elle discute avec ses copines !
A peine eut-t-il fini sa phrase qu'un violent coup de poing vint percuter sa pommette !
J'ai eu l'impression que mon coeur se déchirait. Pardonne-moi, petit frère. Tu as dû avoir les boules en voyant que je n'étais pas dans le bus ! Malgré tout, tu m'as couverte et tu l'as payé bien cher !

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 17:51

3043374455_1_3_1qtAxeeu.jpgDernière semaine de juin, il faisait beau et la plupart des élèves avaient déserté l'internat et les salles de cours. J'avais accompli toutes les formalités en vue de ma prochaine rentrée en première littéraire, option maths et réservé mes livres. Je déambulais, seule,dans les allées de l'immense jardin du lycée, perdue dans mes pensées. Quelques copines en tenues décontractées, assises en tailleur sur la pelouse, m'invitaient à les rejoindre. Mais je n'avais pas le coeur à les écouter parler de leurs projets de vacances. Moi, les miennes, je savais, comment j'allais les passer. Comme d'habitude, je serai séquestrée dans la maison familiale avec pour toute occupation, le ménage, le repassage et toutes les autres corvées ! Plus de copines ! Plus de sorties ! plus de loisirs pendant plus de deux mois ! Mais ne plus voir mon petit ami me paraissait insurmontable !
En effet, huit mois plus tôt, j'avais rencontré Dany devant les grilles du lycée. Il était entourée des plus jolies filles de Terminale. Nos regards se sont croisés. Ses yeux d'un bleu profond m'avaient hypnotisée. Le mercredi d'après, il m'attendait au volant de sa magnifique voiture de sport. Lui, vingt et un ans, grand et athlétique, moi seize ans et toute intimidée, j'acceptais son invitation ! Quelle jeune fille n'aurait pas craqué ?
Ma seule préoccupation était de trouver un stratagème pour passer un moment avec lui avant d'être séparés.
Samedi matin, je simulai une grande fatigue et je me rendis chez mon médecin. Il me prescrivit du repos et établit un certificat médical. Mon absence de quatre jours était excusée. Le lundi matin, je pris le bus de l'internat et descendis quinze kilométres avant le lycée. Mon frère, complice, me couvrait et remettrait mon certificat au directeur de l'internat.
Moi, j'étais aux anges ! Je m'imaginais vivre le plus merveilleux conte de fées des temps modernes !
Eh ben non ! Je me suis trompée ! Nous avons passé notre temps entre ses copains et les bars ! Pas de tête-à-tête en amoureux, pas de dîner aux chandelles et encore moins de folles nuits d'amour !
La semaine tirait à sa fin quand monsieur décida de faire une virée à la ville voisine. Je n'étais pas d'accord, car je craignais de rencontrer des personnes de mon village. Pour finir, j'ai cédé et toute le journée, j'ai évité les rues et les lieux sensibles. Au moment de rejoindre la voiture de Dany sur le parking, je tombai nez à nez avec ma mère. Stupéfaction. Mon coeur explosa dans ma gorge et je fis un effort épouvantable pour rester naturelle. Elle m'interrogea sur ma présence en ville. J'ai inventé une histoire extravagante et je suis repartie.
Si cette mésaventure était arrivée à ma soeur, ma mère en serait restée là...mais moi, c'est une autre histoire ! Elle s'empressa de tout raconter à mon père et de téléphoner au lycée...
Sur le chemin du retour, j'avais un mauvais pressentiment. Mon petit ami n'avait pas l'air inquiet du tout et ne s'en formalisait pas outre mesure. J'étais angoissée. Et lui, sa priorité était de retrouver ses potes au bar.
A l'écart, je l'observais depuis plus de trois heures. Il plaisantait avec ses copains et la serveuse. Je n'en pouvais plus. Je le pris à l'écart et lui demandai de prendre congé de ses amis. Il refusa , me poussa assez violemment et intima l'ordre à la serveuse de me donner une chambre d'hôtel. Avant de monter, je lui fis part de mon intention de dormir seule et je mis un terme à notre relation.
J'ai eu du mal à m'endormir tant j'ai regretté d'avoir pris des risques insensés pour un type qui n'en valait pas la peine ! Ma nuit a été peuplée de cauchemars. Et au petit matin, qui vois-je surgir dans ma chambre ? Mes parents ! J'ai cru à une hallucination ! Ils criaient tous les deux. Une main s'abattait sur ma joue pendant qu'une autre me balançait mes vêtements au visage. J'étais encore tout engourdie de sommeil, quand une phrase retentit dans ma tête : " Je veux que vous soyez mariés dans un mois "
La suite dans un prochain article...en attendant, posez-moi vos questions !

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 15:19

1646280016.gifMon @nge gardien, il me plaît à croire que tu existes vraiment et que tu as pour mission de me protéger. Sinon, comment pourrait- il en être autrement après tout ce que j'ai vécu ?

Pour preuve encore, parmi tant d'autres : il y a un mois, en sortant du boulot, Flo, ma collégue, roulait à vive allure devant moi, en direction de la frontière Suisse/France. A 20 ans, on a peur de rien, on se croit invincible. Mais moi, je n'avais pas envie de faire la course, au contraire, je mettais ce temps passé dans la voiture à écouter de la musique et à me reposer l'esprit après une longue journée de travail. Tout à coup, je t'ai aperçu dans la lumière des reverbères, au carrefour du centre commercial.Je me suis arrêtée à ta hauteur. Je te trouvais bien jeune pour faire du stop à cette heure tardive. D'ailleurs, je te l'ai fait remarquer lorsque tu as pris place près de moi. Tu n'as rien dit mais tu m'as jeté un regard souriant. Tu as défait la capuche de ton anorak qui te mangeait le visage. Tes cheveux clairs ébourriffés te donnaient un air @ngélique. J'essayais de me rouler une cigarette en tenant le volant d'une seule main et tu t'es proposé de le faire à ma place. J'ai failli refuser,mais je t'ai laissé faire. Car tu sais bien que je ne permets pas à n'importe qui de baver sur mes feuilles OCB. Tu m'as demandé de te déposer à la porte du Scex. Ah, tu habites là ? t'ai-je demandé en pointant mon doigt en direction de la seule maison à proximité. Tu m'as répondu non et c'est tout. Je t'ai laissé au milieu de nulle part, en pleine nuit. Les néons des réverbères illuminaient le carrefour. Sur le moment, j'étais intriguée. Tu n'étais pas bavard et je n'avais pas envie de te questionner. J'ai redémaré et j'ai regardé dans le rétroviseur de mon Rav4. Tu avais disparu. J'ai ralenti et tourné la tête pour t'apercevoir. Personne. Au loin je ne voyais plus les feux-stops de la twingo de Flo. Arrivée dans le dernier virage du Bouveret, une voiture arrivant en sens inverse, venait de percuter violemment la barrière de sécurité côté lac. Elle était immobilisée au milieu de la chaussée, en face du Cesar Ritz Hôtel. J'ai juste eu le temps de freiner. Un jeune homme en bermuda est sorti de la Golf toute disloquée. Je l'ai approché. La tête entre ses deux mains, il faisait le tour de la voiture : Putain ma voiture toute neuve ! disait-il. Vous avez vu le chien traverser ? J'ai voulu l'éviter. Moi, le coeur dans la gorge, je lui ai simplement répondu " On a failli se rentrer dedans, heureusement que j'ai pris le gamin en stop...
Le lendemain, j'en ai parlé à Flo. Je lui ai demandé la raison pour laquelle elle n'avait pas pris le gamin en stop. Elle m'a répondu ne pas avoir vu de gamin, mais un vieux mec chelou avec des longs cheveux noirs. D'ailleurs, elle m'a fait remarquer avoir été étonnée de me voir le prendre à mes côtés. "Arrête de dire n'importe quoi, Flo ! Il était blond, il avait à peine 14 ans et il était tout mimi ! "Fanny, m'a-t-elle dit en roulant des yeux, arrête de fumer la moquette, t'as des hallucinations!

Je suis restée perplexe !

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 15:35

J'ai toujours rêvé d'écrire un journal. Je suis passionnée de lecture et d'écriture. Mais le problème était que je manquais cruellement d'intimité. Mes affaires étaient soigneusement fouillées et mon courrier était lu avant réception si bien que j'ai dû cesser toutes correspondances. J'écrivais des trucs en anglais et en allemand dans mon agenda et quand ma mère le lisait, elle ne comprenait rien. Elle demandait la traduction à ma grande soeur. Alors voilà, je vais écrire mon journal en faisant appel à ma mémoire, à la recherche de mes souvenirs d'enfance en espérant que j'en trouverai des bons. Mais s'il vous plaît, ne me jugez pas et surtout ne me dites pas : " Moi à ta place j'aurais fait ceci ou cela... ou " tu n'avais qu'à.."
Mais sachez que la petite Cendrillon est devenue au grand désespoir de sa marâtre, quelqu'un de gentil et d'altruiste.

Je tiens à vous narrer mon histoire car je n'ai pas d'amis à qui confier toutes mes misères et mes tortures. Pire encore, à l'heure actuelle, moi, la victime, je ne ressens que honte et dégoût. J'ai tellement honte que je n'ose pas en parler à mon chéridoudou ou à mon entourage.
Quand je pense à toute cette énergie gaspillée en vain, à me pourrir la vie, sincèrement, je la plains !!.

Vous aurez compris que je vous parle de ma chère mère !! 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de unjour-unehistoire-vraie
  • : Toutes les mamans, sans exception, méritent-elles vraiment qu'on leur souhaite une bonne fête ? Alors laissez-moi vous présenter la mienne et peut-être qu'après, vous changerez d'avis...J'ai toujours rêvé d'écrire un journal. Adolescente, je manquais cruellement d'intimité. Mes affaires étaient fouillées ! A présent, je suis libre d'étaler ma vie passée, sans censure !
  • Contact

Recherche

Liens